Espace créancier
Le mandataire judiciaire est chargé par décision de justice de représenter l’intérêt collectif des créanciers.
La bonne éxécution des missions qui lui sont confiées repose sur la qualité et la rapidité de ses échanges avec le dirigeant de l’entreprise.
A l’égard des créanciers, il est spécialement chargé de :
- Recueillir les déclararations de créances
 - Procéder à la vérification du passif
 - Suivre les actions en relevé de forclusion et contestation de créance
 - En cas de mandat de commissaire à l’excécution du plan dans les procédures de sauvegarde ou redressement judiciaire, de procéder aux répartitions des dividendes versés dans le plan
 - En cas de liquidation judiciaire de céder l’entreprise ou les actifs et de recouvrer les créances, puis de procéder au paiement partiel ou total des créanciers en tenant compte de l'ordre de préférence des créanciers établi par la loi
 
Déclarer une créance
À partir de la publication du jugement, tous les créanciers dont la créance est née antérieurement au jugement d'ouverture, à l'exception des salariés, doivent impérativement déclarer leurs créances entre les mains du mandataire judicaire dans les délais et modalités légales.
Les créanciers titulaires d'une sûreté ayant fait l'objet d'une publication ou liés au débiteur par un contrat publié sont avertis personnellement ou, s'il y a lieu, à domicile élu par lettre recommandée avec demande d'avis de réception. A l'égard de ces derniers, le délai pour déclarer leurs créances court à compter de la notification de cet avertissement.
L'obligation de déclarer sa créance s’impose même si la créance fait l'objet d'un litige non encore tranché, qu'elle soit conditionnelle, éventuelle, certaine ou contestée, liquide ou non, exigible ou à terme.
Mode Opératoire
Vous disposez d'identifiants de connexion ET avez reçu une invitation à déclarer pour le mandat concerné :
- Saisissez vos identifiants de connexion en haut de cette page et cliquez sur se connecter
 - Cliquez sur créances à déclarer
 - Cliquez sur "saisir votre déclaration"
 
Les identifiants de connexion sont communiqués par le mandataire judiciaire dans le courrier d’invitation à déclarer la créance. Ils sont personnels et doivent être modifiés à la première connexion et sont à conserver précieusement pour accéder au suivi de vos créances.
Vous NE disposez PAS d'identifiants de connexion OU n’avez PAS reçu d’invitation à déclarer pour le mandat concerné :
- Recherchez le mandat concerné par la déclaration de créance
 - Une fois le mandat trouvé, cliquez sur le nom de l'entreprise
 - Au sein de la fiche mandat, cliquez sur remplir votre déclaration en ligne
 - Acceptation des conditions générales d'utilisation
 
Étape 1
Renseignez vos noms et prénoms. Si vous êtes connecté, cette opération est déjà effectuée.
Étape 2
Joindre un document justificatif de votre créance, comme la facture que doit régler votre débiteur.
Étape 3
Confirmation de votre déclaration de créance. Vous recevez un mail sur l'adresse mail que vous avez renseigné.
Il est inutile de doubler la déclaration de créance en ligne par un envoi papier.
Qui établit la déclaration ?
- Le représentant légal, s'il s'agit d'une personne morale.
 - Le créancier, s'il s'agit d'une personne physique.
 - Toute personne habilitée par le créancier en vertu d’une délégation de pouvoir (ex : un salarié) ou d’un mandat (ex : un avocat).
 
Qui est le destinataire de la déclaration ?
La déclaration doit être adressée à la SELARL MJP au plus tard dans les deux mois de la publication du jugement d’ouverture de la procédure au Journal Officiel de la Nouvelle- Calédonie par lettre recommandée avec accusé de réception, mais la jurisprudence permet la déclaration en ligne sur le site du mandataire judiciaire, ce qui n’entraîne aucun coût et permet d’accéder à diverses fonctionnalités dont l’accès aux informations sur l’état d’avancement de la procédure collective.
La déclaration de créance
Si le débiteur vous a porté sur la liste des créanciers, le mandataire judicaire vous adresse une invitation à déclarer votre créance.
A défaut, les créanciers doivent consulter les annonces légales publiées sur le Journal Officiel de la Nouvelle-Calédonie.
(https://juridoc.gouv.nc/JuriDoc/JdWebE.nsf/Juristart?openpage)
Elle mentionne :
- Le montant exact de la créance due au jour du jugement d'ouverture de la procédure.
 - L'indication des sommes à venir (dites “à échoir)”et la date de leurs échéances.
 - Les éléments de nature à prouver l'existence et le montant de la créance si elle ne résulte pas d'un titre (décision de justice ou acte notarié comportant la formule exécutoire). Exemples : facture, bon de commande, contrat, décompte d’intérêts, ou tout document juridique et comptable qui justifie l'existence et le montant de la créance
 - La nature d'un privilège ou d'une sûreté éventuelle. Exemples : hypothèque, gage, nantissement,...
 - Si le montant de la créance n'a pas encore été fixé, il convient d’indiquer une évaluation du montant maximum de la créance. Ce montant doit être un chiffre précis. Les mentions “Pour mémoire” ou “A parfaire” n’ont aucune valeur déclarative.
 - Le juge-commissaire pourra demander le visa du commissaire aux comptes ou, à défaut, de l'expert-comptable sur la déclaration de créance.
 - Si la créance fait l'objet d'un litige, l'indication de la juridiction saisie.
 - Si elle produit intérêts, il faut préciser le taux contractuel ou légal éventuellement majoré, et les modalités de calcul des intérêts dont le cours n'est pas arrêté. Cette indication vaut déclaration pour le montant ultérieurement arrêté.
 - Sauf si elle résulte d'un titre exécutoire, la créance doit être certifiée sincère, car le créancier doit faire connaître sa volonté claire et expresse de réclamer le paiement de sa créance.
 
Le délai pour déclarer
La déclaration de créance doit être faite dans un délai de deux mois à compter de la publication du jugement d'ouverture au JONC (Journal Officiel de la Nouvelle-Calédonie).
Ce délai est allongé de deux mois pour les créanciers domiciliés hors de la Nouvelle-Calédonie.
La vérification des créances
Le mandataire judiciaire qui reçoit les déclarations de créances établit, après vérification avec le débiteur, une liste des créances déclarées avec ses propositions d'admission, de rejet ou de renvoi. Cette liste est transmise au juge-commissaire qui tranche les éventuelles contestations.
- En l'absence de contestation du débiteur ou du mandataire judiciaire, la déclaration est portée sur l'état des créances qui est signé par le juge-commissaire, sans qu'il soit besoin d'entendre les parties.
 - En cas de contestation (sur le montant ou sur la nature du privilège), le créancier est invité à répondre à cette contestation dans un délai de trente jours à compter de la réception de la lettre recommandée qui lui est envoyée par le mandataire judiciaire l'informant de cette contestation. En l'absence de réponse du créancier, ce dernier s'interdit toute contestation ultérieure de la décision du juge-commissaire si ce dernier entérine la proposition du mandataire. Si la contestation demeure, les parties sont convoquées à l'audience du juge-commissaire qui statuera sur le sort de la créance.
 
Les décisions d'admission ou de rejet des créances ou d'incompétence prises par le juge-commissaire sont portées sur un état des créances ; cet état est déposé au greffe du
Tribunal où toute personne intéressée peut dès lors en prendre connaissance.
Le paiement des créances
Le paiement des créances dépend de l'issue de la procédure et/ou du rang de préférence entre les différents créanciers.
Dans tous les cas, seules les créances salariales sont payées en priorité.
Dans les procédure de sauvagarde ou de redressement judiciaire elles sont payées dans le plan, c’est à dire après :
- l’homologation du plan qui peut intervenir 6 mois à 1 an après le jugement d’ouverture
 - le paiement des dividendes par le débiteur entre les mains du commissaire à l’excécution du plan
 - la répartition de ces dividendes au prorata de la créance admise par rapport à la totalité des créances admises
 
En pratique, les paiements ne peuvent pas intervenir en moins d’un an après l’ouverture de la procédure collective.
Les différentes issues possibles de la procédure
- En sauvegarde et redressement judiciaire, le Tribunal arrête un plan d'apurement de la totalité du passif pour tous les créanciers. Avant que ce plan ne soit arrêté, les créanciers recoivent le projet de plan du mandataire judiciaire, pour avis. Il est important de répondre à cette consultation notamment si le créancier souhaite une remise de sa créance car le Tribunal ne peut pas lui imposer. En revanche, le Tribunal peut imposer des délais de remboursement échelonnés dans le temps (maximum sur 10 ans.).
 - Le Tribunal peut ordonner la cession totale ou partielle de l'entreprise.
 - La liquidation judiciaire est prononcée si aucun plan n'est possible. Dans ce cas, les créanciers chirographaires ont peu de chance de recouvrer leur créance. Dans cette hypothèse, un certificat d'irrecouvrabilité est adressé au créancier pour lui permettre de justifier le passage en perte de sa créance.